Red Europea de Reflexión Geopolítica. Réseau européen de réflexion géopolitique.Session inaugurale. Ile de San Simon. 27 avril 2011.
Présentation de Jean-Paul Baquiast: Liste de thèmes pouvant relever de la réflexion géopolitique européenne. ____________________________________________________________________
Rappelons que la géopolitique est généralement considérée comme une science. Elle reste cependant encore très éloignée des sciences exactes. D'où l'intérêt de l'aborder avec le maximum d'objectivité, afin d'en éliminer des approches trop partisanes. Il est impossible cependant de ne pas se référer aux grandes options politiques sous-jacentes au choix des questions ou des solutions qui sont évoquées. Une démarche géopolitique bien conçue impose un esprit critique permanent. Elle suscite donc des débats. D'où son intérêt.
Automates Intelligents propose ici une première liste de thèmes paraissant importants pour les futurs travaux du Réseau européen de Réflexion géopolitique. Il sera possible d'en tirer des articles, des sujets d'étude, voire des dossiers à l'attention des décideurs économiques et politiques. Il faudra faire un tri en fonction des moyens d'approfondissement disponibles. Mais il nous semble qu'il s'agit de questions existentielles mettant en jeu la survie même de l'Europe en tant qu'entité géopolitique indépendante.
Plan
1. Evaluation des risques et des ressources
2. Définition de politiques stratégiques
3. Evolution des institutions européennes
4. Conclusion
1. Evaluation des risques et des ressources
Evaluation des risques menaçant le monde global
L'Europe n' échappera évidemment pas à ces risques. Elle devra mettre en oeuvre pour les prévenir, dans son propre intérêt comme dans celui du reste du monde, des politiques aussi efficaces que possible.
* Le changement climatique et ses conséquences: désertification, inondations, phénomènes météorologiques violents...D'une façon générale, les scientifiques prévoient pour 2050 et au delà une montée du niveau des mers et un déplacement vers les pôles (notamment l'arctique) des régions tropicales et tempérées.
* L'effondrement, au détriment de beaucoup d'espèces déjà menacées, de la biodiversité terrestre et océanique.
* La possibilité d'une croissance démographique mondiale supérieure aux plafonds actuellement estimés. La demande en produits alimentaires pourrait alors dépasser les prévisions actuelles.
* L'épuisement progressif de certaines ressources vitales: eau, terres arables, air non pollué, matières premières rares.
* Les catastrophes de type technologique, pouvant survenir partout y compris dans les pays développés. Avec l'accident de Fukushima au Japon, l'exemple du nucléaire de fission est aujourd'hui présent dans tous les esprits. Mais on doit évoquer aussi certains risques tenant notamment aux biotechnologies.
* Le maintien ou le développement, au niveau mondial, des inégalités de niveau de vie et d'éducation entre pays pauvres et pays riches. Il en résulte une dégradation croissante des services publics et des équipements dans de nombreux pays. Différentes tensions, pouvant prendre des formes violentes, en découleront nécessairement.
* La faiblesse persistantes des institutions internationales, au moment où la mondialisation des dangers demanderait une grande efficacité des organisations destinées à les combattre.
* La géopolitique du crime organisé et de l'illicite dans le monde (voir Revue Diplomatie, n° 50)
Evaluation des risques menaçant plus particulièrement l'Europe
Ces risques découlent des précédents. Mais certains sont inhérents à l'histoire ou à l'organisation de l'ensemble pan-européen.
* Le risque démographique: baisse de la natalité, vieillissement. L'appel à l'immigration ne permettra pas de résoudre les insuffisance de population active prévisibles. Des mesures de redressement de la natalité s'imposeraient donc sans attendre.
* L'insuffisance marquée de la plupart des matières premières énergétiques et industrielles jugées stratégiques.
* La perte progressive, par manque d'investissement et par délocalisation hors d'Europe, du potentiel scientifique, technologique et industriel ayant fait jusqu'à présent la puissance de l'Europe. Il en résulte un chômage de moins en moins supportable par les structures de l'Etat providence.
* Le maintien sinon la croissance des inégalités sociales et géographiques. Le sous-investissement dans les banlieues affecte toutes les villes européennes. Les transferts de ressources des pays européens riches vers les pays plus pauvres semblent bloqués.
* La tentation qu'éprouve, face à ces difficultés comme face à la crise, chaque Etat ou ensemble régional à se replier sur lui-même, au détriment de l'idéal européen. Ceci peut se traduire à l'extrême par un retour des nationalismes de type populiste.
* La perte d'influence des valeurs dont l'Europe était jusqu'à ces derniers temps le berceau: droits de l'homme, égalité entre les sexes, laïcité, démocratie politique et contre-pouvoirs, Etat régulateur et Etat-providence.
* L'abandon systématique des efforts de défense.
* D'une faon générale, l'absence d'une coordination politique suffisante. L'Union européenne, face aux grands empires, se présente comme un ectoplasme politique.
* La géopolitique du crime organisé et de l'illicite en Europe (voir Revue Diplomatie, n° 50)
Evaluation des ensembles géopolitiques concurrents
Dans un monde désormais multipolaire, la naïveté n'est pas de mise. Il faut connaitre les concurrents susceptibles de se transformer en adversaires. Il faut définir des stratégies globales de résistance à leur égard. Il faut aussi parallèlement identifier les partenaires occasionnels ou de long terme, afin de coopérer efficacement avec eux. Pour cela, des services efficaces de guerre et contre-guerre économique s'imposent, non seulement dans les principaux Etats mais au niveau européen.
* Les Etats-Unis. Indéniablement en perte d'influence face aux nouvelles puissances (dites émergées plutôt qu'émergentes), les Etats-Unis conservent des potentiels de compétitivité considérables, dont l'Europe doit s'inspirer. Ceci notamment dans le domaine scientifique et technologique, comme dans celui des technologies de puissance (défense, espace) et des industries culturelles (soft power). Cependant les Européens, trop souvent fascinés par la puissance américaine, oublient que l'Amérique n'a jamais encouragé l'émergence d'une puissance européenne autonome. Elle a toujours considéré l'Europe comme un instrument et avant-poste au service de ses propres stratégies. Sans tomber dans l'anti-américanisme, l'Europe doit se débarrasser d'un atlantisme naïf et se méfier de tous les réseaux d'influence actifs en son sein et travaillant au service des politiques américaines;
* La Chine. Deuxième, bientôt sans doute première puissance économique mondiale, la Chine sera de plus en plus en compétition sur la plupart des domaines avec l'Europe. Ceci ne justifie pas d'en faire un adversaire politique. L'Europe doit apprendre à mieux la connaître (dans ses forces comme dans ses faiblesses) et surtout adopter les moyens de se comporter elle-aussi en puissance vis-à-vis d'elle. Autrement dit pratiquer sans états d'âme la politique du donnant-donnant ou de la réciprocité. Mais pour cela l'Europe devra se renforcer considérablement.
* L'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud et les autres puissances émergentes. L'Europe devra dans l'ensemble adopter à leur égard des politiques sans naïveté, elles-aussi sur la base du donnant-donnant. Dans de nombreux cas, des partenariats stratégiques limités pourront être envisagés.
* La Russie. Malgré ses faiblesses actuelles, la Russie représente (pensons-nous) pour l'Europe un prolongement géographique, linguistique et culturel qu'il conviendrait de valoriser dans de nombreux domaines. L'inverse est également vrai. Des partenariats stratégiques euro-russes, voire de véritables accords industriels, scientifiques et économiques s'imposeront de plus en plus. Ils pourront être déterminants, tant pour l'avenir de la Russie que de l'Europe.
* L'Amérique latine et le continent africain. L'Europe ne peut se désintéresser de ces pays, malgré leurs difficultés actuelles. Il s'agit souvent, notamment pour les Etats européens du Sud, de véritables prolongements territoriaux ou civilisationnels. Les négliger représenterait une perte d'influence notable pour l'Europe, y compris pour les Etats de l'Europe centrale et orientale davantage tournés vers l'est. Ceci ne voudra pas dire une ouverture sans précautions, mais plutôt des co-investissements, dépourvus d'esprit néocolonialiste, dans les domaines économiques et techno-scientifiques essentiels. Dans cette perspective, on attachera désormais un intérêt particulier à ce que l'on nomme les « révolutions » dans le monde arabo-musulman, qui paraissent riches de promesses.
Evaluation et protection des potentiels européens
L'Europe dispose de potentiels exceptionnels, que par euro-pessimisme elle a tendance à négliger. Ils doivent au contraire faire l'objet de valorisation systématique, y compris dans le cadre de partenariats stratégiques avec les pays non-européens alliés de l'Europe.
* L'existence de structures étatiques et administratives solides, sans lesquelles s'installe ou demeure le désordre sociétal (on peut lire à cet égard ce qu'en dit Francis Fukuyama dans son dernier ouvrage « The origines of political order », 2011).
* L'existence de services publics et d'administrations publiques intervenant dans le domaine social (droit du travail, protection sociale, santé publique) et dans de nombreux secteurs relevant des « public utilities » (recherche scientifique désintéressée, transports, aménagement du territoire...). Les intérêts financiers globalisés mènent contre les structures étatiques et les services publics européens des offensives permanentes afin de les « privatiser » autrement dit afin de se les approprier. Ils ont réussi jusqu'à présent à le faire, avec l'appui de la Commission européenne et de gouvernements libéraux ou ultra-libéraux. Mais ce faisant l'Europe est en train de se priver des bases de sa puissance au plan mondial, comme de nombreux thèmes qu'elle pourrait « exporter » au bénéfice des jeunes Etats se tournant vers elle.
* Au plan humain et sociétal, l'existence d'une grande diversité de langues et de cultures, ainsi que de compétences professionnelles, rendant l'Europe capable de s'adapter rapidement, sur le mode biologique, à des changements dans les contraintes globales. Les valeurs européennes, évoquées précédemment pour en déplorer la perte d'influence, font partie de ces potentiels.
* La présence de nombreuses épargnes mobilisables, notamment au profit d'investissements localisés en Europe. Ceci fait contraste dans un monde où généralement les dettes publiques et privées paralysent les perspectives d'investissement.
* L'existence de secteurs économiques dynamiques, potentiellement au service du développement européen et des exportations: secteur agricole et agro-alimentaire, industries de l'infrastructure et du bâtiment, secteurs des technologies avancées (aéronautique et espace, transports terrestres, applications des NBIC), secteur des services. On mentionnera aussi le tourisme, qu'il ne faut pas négliger.
* Au plan géographique, l'Europe dispose d'un potentiel important en termes de facilités climatiques, de terres agricoles, de ressources fluviales, littorales et océaniques, dont il convient d'assurer la protection contre les tentations de sur-exploitations.
2. Définition de politiques stratégiques
Appelons ainsi des politiques intéressant le plus de partenaires européens possible, visant de préférence le moyen et le long terme, et impliquant, dans la tradition européenne, le plus grand nombre possible de ressources et de moyens publics.
Stratégies globales
Les choix quasiment philosophiques faits dans ces domaines impliquent de véritables options de société.
* Comment définir les domaines respectifs du libre-échange ou libéralisme économique et de l'économie régulée par la puissance publique (ou dirigée)? Peut-on envisager des économies mixtes, et sous quelles formes?
* Peut-on aujourd'hui en priorité élaborer ou diffuser une nouvelle pensée économique, vis-à-vis de la crise économique, de l'endettement et du recours aux marchés financiers. Notre réponse est affirmative. Voir par exemple nos commentaires au « Manifeste des économistes atterrés » http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=626&r_id= )
* Comment définir et financer les besoins de développement des laboratoires et universités en Europe, notamment dans les pays encore mal représentés à cet égard?
* Comment évaluer et commencer à prendre en compte les externalités internes et externes, positives et négatives. Il s'agit de données économiques que ne connaissent pas les comptabilités nationales et budgétaires mais qui représentent des actifs et des passifs déterminants pour la survie des populations et des sociétés).
Politiques de développement économiques et de lutte pour l'emploi
Le développement économique et le soutien à l'emploi ne signifient pas nécessairement la croissance systématique de la consommation, qui serait impossible. Ils doivent au contraire s'accompagner de décroissance dans un grand nombre de secteurs inutilement gaspilleurs, mais aussi de croissance dans ce que l'on nomme parfois le « capital cognitif ».
* Liste des domaines d'investissement et des politiques industrielles prioritaires dans les secteurs des technologies avancées et des recherche fondamentales et appliquées. Comment financer et protéger les investissements stratégiques? Le patriotisme industriel. Le protectionnisme sélectif.
* Comment contrôler les dérives actuelles du secteur des banques et des assurances? Comment lutter efficacement contre les paradis fiscaux?
* Comment exporter tout en préservant la capacité d'innovation? La question des transferts de technologie.
* Comment sélectionner et financer les programmes de recherche dans les sciences émergentes.
* Dans quels domaines et comment définir une politique européenne de l'environnement: lutte contre le réchauffement, protection de la biodiversité terrestre et marine.
* Dans quels domaines et comment définir une politique européenne de l'énergie (mix énergétique, production, transport, économies).
* Comment améliorer le fonctionnement de la zone euro? Faut-il chercher à l'étendre ou au contraire à la réduire?
* Comment augmenter les ressources publiques? Augmentation des impôts. Mobilisation et protection de l'épargne européenne? Faut-il créer un Fonds d'investissement stratégique européen?
* Quelles limites donner aux politiques budgétaires dites d'austérité (ou de réforme)
Le domaine particulier des grands programmes impliquant les technologies de souveraineté
Ce terme désigne des secteurs d'investissement dont aucune puissance mondiale ne peut prétendre aujourd'hui se passer sauf à aliéner son indépendance. On y retrouve les questions précédentes, appliquées à des recherches et applications imposant des politiques publiques spécifiques
* Technologies et matériels de défense et sécurité (de préférence duales).
* Technologies de l'information et du calcul.
* Robotique autonome et intelligence artificielle générale.
* Neurosciences et sciences cognitives.
* Espace civil et militaire, sous leurs diverses formes.
* Energies nouvelles.
* Biotechnologies et Industries pharmaceutiques
Politiques culturelles
Il s'agit de ce que les Etats-Unis ont nommé le soft-power. Le domaine recoupe ce dont l'Europe a longtemps été un symbole mondial: la création philosophique, artistique, culturelle. La généralisation des réseaux et outils numériques y exige une créativité et une adaptation continue. Des investissements permanents sont nécessaires, engageant les particuliers, les associations mais aussi les Etats. Pour l'Europe, il s'agit aussi de détecter et le cas échéant combattre les dépendances politiques à forme culturelle, notamment au regard de l'atlantisme dont la pénétration est mondiale. On évoquera également sous cette rubrique le développement des universités européennes et leur large ouverture aux étudiants étrangers qui contribuent éminemment à l'influence européenne dans le monde.
* Peut-on ou doit-on définir un soft-power européen. Qui doit s'en charger? Comment en préciser les cibles, les acteurs et les modes de diffusion?
* Dans quels domaines affecter des ressources publiques aux investissements culturels? Aides à la création et à la diffusion tous médias et supports. Développement de la traduction assistée et des programmes de gestion des compétences par l'intelligence artificielle.
* Doit-on encourager la production d'émission et la mise en place de chaînes plurilinguistiques (sur le modèle de Arte) ? Faut-il encourager l'édition en ligne? Faut-il limiter par voie réglementaire la publicité commerciale sur les réseaux culturels?
* Faut-il soutenir par des investissement publics la numérisation non commerciale des Bibliothèques et musées européens?
3. Evolution des institutions européennes
Beaucoup des reproches faits à l'Union européenne et plus généralement à l'Europe, tiennent à l'obsolescence de ses institutions laissant place parfois à une inadaptation de plus en plus criante. Ces institutions, définies au temps du libéralisme et dans l'optique d'éviter la mise en place en Europe d'une puissance mondiale indépendante, doivent aujourd'hui être profondément modifiées. La difficulté de la tâche ne devrait pas empêcher d'en faire une priorité. Les changements pourront être relativement ponctuels, mais dans une approche plus ambitieuse, ils pourront conduire (perspective que nous préconisons pour notre part) à la mise en place d'un véritable Etat Fédéral européen, proche de ce que sont les Etats-Unis d'Amérique.
Réforme des institutions européennes
On mentionnera dans cette rubrique les différents techniques permettant de donner plus de poids aux institutions européennes actuelles, sans modifier radicalement (par une constitution fédérale) leurs domaines de compétences et pouvoirs respectifs.
* Les frontières de l'Europe. Ce terme désigne la question complexe de l'élargissement possible de l'Union, mais aussi éventuellement de la sortie, sur leur demande, de certains Etats membres.
* Les « moteurs bi-nationaux». Le « moteur franco-allemand ». Faut-il le conserver? L'élargir à d'autres pays ? En encourager d'autres ? Faudrait-il envisager un statut particulier pour le Royaume-Uni, si celui-ci persistait à se considérer, au moins partiellement, comme « en dehors » de l'Europe ?
* Les coopérations renforcées. Comment les développer? Dans quels domaines? La défense constitue sans doute la première priorité, au delà des actions de défense européenne existantes. On étendra à cette fin les compétences et ressources de l'Agence européenne de défense.
* Les Agences. Celles-ci constituent des formes souples et efficaces d'association entre gouvernements, administrations et entreprises européennes. On citera l'Agence spatiale européenne, les agences de sécurité alimentaire ou de pharmacovigilance, l'Agence Eurocontrol. Nous proposons pour notre part d'en créer de nouvelles, avec des pouvoirs étendus: Agence européenne de l'énergie, Agence européenne de l'environnement...On renforcera parallèlement les services européens en charge de la coopération avec les pays pauvres.
* Le renforcement du gouvernement économique et financier de la zone euro. Il s'agit d'une priorité absolue, afin de doter l'ensemble des pays de la zone euro des moyens d'harmonisation fiscale, douanière, réglementaire sans lesquels aucune gestion commune de la monnaie unique n'est viable. Il s'agira pratiquement d'un premier pas vers une Europe fédérale plus étendue.
* Comment augmenter et dans quels domaines les compétences de la présidence de l'Union et de la Commission? Il serait indispensable en priorité d'accroître les transferts budgétaires des Etats vers l'Union, de façon à ce que le budget communautaire atteigne au moins 10 à 15% de l'ensemble des budgets européens.
Vers une Europe fédérale au service d'un souverainisme européen
Appelons souverainisme européen la capacité de l'Union européenne de se comporter globalement comme un Etat souverain, analogue aux Etats-Unis, à la Chine et à bien d'autres. Cela ne serait pas possible sans la transformation de l'Union. en faisant non plus une confédération d'Etats nationaux mais une Fédération d'Etats fédérés. Vu l'importance des résistances probables, une démarche en plsieurs temps, accompagnée de simulations sur Internet, pourrait être envisagée.
* Mise en place d'une Assemblée constituante et adoption d'une première constitution fédérale.
* Election d'une chambre des députés et d'une chambre des Etats-membres.
* Election d'un Président
* Développement d'une administration fédérale avec transfert progressif de compétences, moyens budgétaires et ressources humaines.
4. Conclusion
Comment mobiliser les opinions publiques au service de la construction européenne?
Cette question est essentielle, mais souvent perdue de vue. Des sacrifices importants s'imposeront avec l'aggravation et la conjonction des crises. Comment les faire accepter? En dehors des mobilisations spontanées, les futurs responsables de l'approfondissement de la construction européenne pourront compter sur plusieurs facteurs simultanés.
* La peur devant l'aggravation des risques, poussant à l'union (fear factor).
* L'enthousiasme face à des objectifs difficiles, de grands enjeux technologiques, la conquête de nouveaux territoires (spatial, intelligence artificielle...)
*La volonté de ne pas se laisser dépasser par des compétiteurs non européens.
* La production de l'adhésion par la multiplication des débats et controverses, utilisant notamment les réseaux interactifs.